5 nouveaux Comités Nationaux de l’Agriculture Familiale créés ou en phase de formation en 2017

Il existe actuellement 37 Comités Nationaux de l’Agriculture Familiale (CNAF) en cours d’activité dans leurs pays respectifs pour la réalisation de tâches d’incidence politique.

26 mars 2018.- En 2017, le réseau des Comités Nationaux de l’Agriculture Familiale (CNAF) s’est étendu grâce à l’intégration de nouveaux pays comme les îles Fidji, la Macédoine et le Tchad, et au déploiement d’importants efforts pour l’établissement de plateformes de dialogue politique en faveur de l’agriculture familiale au Japon et au Cameroun. Au cours de l’année dernière, les CNAF ont continué à remplir leur rôle de pilier fondamental pour l’amélioration des politiques publiques en faveur de l’agriculture familiale en abordant d’une part, la génération de nouvelles politiques et d’autre part, la surveillance et la mise en place des changements de politique qui ont abouti.

C’est en août 2017 que le CNAF a été consolidé aux Fidji à travers le Forum des agriculteurs et des agricultrices et un échange d’expériences « Farmer to Farmer ». Avant la tenue de cet événement, PIFON (le réseau d’organisations de l’agriculture familiale des îles du Pacifique) avait déjà mis en place une consultation à l’adresse des organisations de l’agriculture familiale afin de connaître leurs idées et leurs préoccupations, permettant ainsi d’identifier une série de questions clés, notamment pour le projet de politiques publiques.

La formation du CNAF de Macédoine a pris tournure officielle en juin 2017 lors de la tenue de sa première assemblée générale, à laquelle assistaient plus de 20 représentants issus de diverses organisations, et qui a présenté une recherche sur l’état de l’agriculture familiale dans le pays. Cette étude reconnaît l’importance particulière de l’agriculture familiale en Macédoine et dans ses zones rurales, au vu de la petite taille du pays et de sa faible population, et conclut avec un pourcentage de 99,8% attribué aux exploitations enregistrées appartenant à l’agriculture familiale.

En ce qui concerne le Tchad, une étude du CNAF sur la situation de l’agriculture familiale dans le pays est actuellement en cours, et sert de point de départ pour la définition de propositions de politiques et du dialogue à établir avec les entités gouvernementales. Le CNAF a formé son comité de direction en septembre. Il se compose de 7 organisations (ONG et organisations agraires), et un plan d’action 2017-2018 a été élaboré à la suite de la réunion de lancement officiel en septembre. Le CNAF a organisé notamment une campagne d’information et de sensibilisation à travers des programmes de radio sur l’importance de l’agriculture familiale dans le pays et les défis qu’elle suppose, et elle a réussi à accroître l’intérêt du public vis-à-vis du travail réalisé par le CNAF. Actuellement, le CNAF se compose de 51 organisations.

Au Cameroun, c’est un groupe de 6 organisations agraires et de développement rural qui se charge de la formation de la plateforme en faveur de l’agriculture familiale au Cameroun (PPAFAM-CAM) à l’aide d’un plan de travail et de réunions, afin d’impliquer les principaux agents de l’agriculture familiale du pays (organisations agraires, organisations de la société civile, centres de recherche et diverses entités de gouvernement). L’accueil a été très positif, ce qui permettra de mettre en place prochainement un atelier national destiné au lancement de la plateforme en tant que comité national de l’agriculture familiale.

Pour sa part, le Japon a établi en juin 2017 une plateforme dénommée « réseau de petite agriculture familiale du Japon » (SFFNJ). Elle est formée de 3 organisations, dont 2 appartiennent à l’agriculture familiale, la dernière étant une ONG. Cette plateforme a pour principaux objectifs la demande de politiques agroalimentaires nationales axées sur la petite agriculture familiale, et la diffusion d’informations concernant d’une part, la petite agriculture familiale nationale et d’autre part, la Décennie pour l’Agriculture familiale.

Par ailleurs, des efforts sont réalisés en vue d’établir de nouveaux CNAF dans d’autres pays et régions comme la Chine, l’Asie Centrale et les Balkans, et une nouvelle prise de contact va permettre d’évaluer les possibilités de réactiver les CNAF des États-Unis et du Canada.

 

LES SUCCÈS LES PLUS REMARQUABLES DES CNAF EN 2017

Il convient de souligner que les CNAF parviennent à accomplir d’importantes avancées en matière de reconnaissance par les gouvernements en tant qu’interlocuteurs clé dans les processus de formulation de politiques. Dans de nombreux cas, les CNAF, en coordination avec les autorités, participent de manière active et endosse le rôle de facilitateur de consultations avec les organisations de l’agriculture familiale et avec d’autres agents intéressés au niveau régional et national.

C’est le cas notamment d’autres CNAF du monde entier :

  • CNAF Paraguay, qui a réussi à obtenir la promulgation de la loi nationale d’émergence de l’agriculture familiale paysanne. Il travaille actuellement à l’élaboration d’arrêtés municipaux sur l’agriculture familiale et paysanne et il participe activement aux réunions du REAF ;
  • CNAF République Dominicaine pour la formulation du programme national de l’agriculture familiale ;
  • CNAF Indonésie, pour la rédaction de la législation provinciale sur la loi de protection et d’autonomisation agraire ;
  • Les Philippines, où le CNAF est parvenu à un accord avec l’autorité philippine de la noix de coco (Philippine Coconut Authority – PCA) pour la rédaction du plan national de développement pour l’industrie de la noix de coco, avec la participation des principales organisations de l’agriculture familiale ;
  • Le Sénégal, où le CNAF coordonne le processus de consultation pour la formulation du plan national de l’agriculture ;
  • et le Burkina Faso, avec la participation active de son CNAF pour rédiger la seconde phase du programme national de développement rural.

Par ailleurs, 2017 a été marqué par d’autres avancées significatives :

En Slovaquie, les efforts fournis par le CNAF ont eu pour aboutissement  la modification de la Constitution sur les points qui concernent la terre. Cette modification constitutionnelle a pour finalité de freiner la spéculation dans les achats de terres. Actuellement, les efforts sont poursuivis afin de développer des lois et des directives spécifiques notamment sur l’attribution de subventions, l’enregistrement de contrats de location, les droits d’utilisation des terres, l’héritage, etc.

En Ouganda, les agricultrices et les agriculteurs familiaux ont pu paralyser le processus du projet de loi sur les OGM (Organismes Génétiquement Modifiés), la biotechnologie et la biosécurité (2012) afin de l’empêcher de devenir une loi.

En Colombie, le Ministère de l’Agriculture et du Développement rural a approuvé les directives de la politique stratégique pour le développement de l’agriculture familiale.

 

LE RÔLE DES CNAF DANS LA DÉCENNIE POUR L’AGRICULTURE FAMILIALE 2019-2028

Les CNAF ont contribué de manière active à la campagne en faveur de la déclaration de la Décennie pour l’agriculture familiale, en encourageant d’une part leurs gouvernements respectifs à soutenir la déclaration dans l’assemblée générale des Nations Unies, et d’autre part, en fournissant les composants de la future définition du Plan d’action de la Décennie.

De ce fait, le document concernant la Résolution de la Décennie reconnaît l’importance du rôle joué par les Comités Nationaux de l’Agriculture Familiale (CNAF) lors de l’AIAF-2014, un rôle qui s’est d’ailleurs étendu à la Décennie.

Grâce à cette reconnaissance spécifique, les CNAF vont pouvoir jouir d’une ambiance plus favorable afin de parvenir à de meilleurs résultats dans l’amélioration des politiques publiques en faveur de l’agriculture familiale dans leurs propres pays. C’est la raison pour laquelle l’un des objectifs de l’AIAF+10 / Décennie pour l’Agriculture Familiale 2019-2028 consistera à renforcer et à promouvoir le travail des CNAF présents dans les cinq continents.