Une nouvelle etude constate la necessite d’accorder davantage de priorite au theme de la jeunesse rurale dans les agendas politiques

Le Comité de Coordination Mondiale de l’AIAF+10 (CCM) lance une nouvelle étude qui analyse et souligne les défis communs et mondiaux auxquels est confrontée la jeunesse rurale des 5 continents.

31 mai 2018.- L’étude récemment publiée et intitulée Jeunesse et Agriculture Familiale constate la nécessité d’accorder davantage de priorité au thème de la jeunesse dans l’agenda politique, en renforçant sur le plan institutionnel un abordage complet et spécifique des besoins et des demandes de la jeunesse rurale. Cette étude a été réalisée par le CCM (Comité de Coordination Mondiale) de l’AIAF+10, qui se compose actuellement de représentants des organisations ROPPAPAFOINADES INTERNACIONAL, COPROFAM, RELACCPDRR,  AFAASIADHRRASEWAUPAAFDINZYFOXFAMIFOAM Organics InternationalACTION AIDFRM, ainsi que des Comités nationaux d’agriculture familiale de Madagascar, du Costa Rica et du Népal (en représentation des CNAF qui travaillent dans différents continents). Le Forum Rural Mondial (FRM) exerce les fonctions de secrétariat du CCM.

Parmi les principaux défis auxquels l’agriculture familiale est confrontée dans tous les continents, on retrouve incontestablement le vieillissement significatif des agriculteurs et agricultrices, et le manque de relève dans les fermes familiales. Dans l’ensemble de l’Afrique subsaharienne, en Amérique latine et en Asie, plus de 27% des agriculteurs sont âgés de plus de 55 ans. Cependant, plus de 40% de la population mondiale ont moins de 25 ans. En conséquence, il est fondamental que cette jeunesse puisse entrevoir un futur dans le milieu rural. Il est donc nécessaire de concevoir des actions qui puissent à la fois améliorer la rentabilité  et mettre en valeur l’agriculture familiale.

L’étude conclut sur la nécessité  d’influencer les politiques publiques afin de favoriser l’enracinement des jeunes dans les zones rurales : garantir les droits et les services tels que la santé, les politiques sociales, l’éducation, les réseaux de communication (internet et infrastructures), les incitatifs fiscaux et autres, la facilitation de l’accès aux marchés et aux ressources de production, par exemple.

Par ailleurs, l’étude souligne également que l’éducation est un facteur clé pour améliorer le développement et les conditions de vie : de l’éducation de base destinée à former les personnes à capacité critique, à la formation en agriculture qui permettra d’améliorer les capacités de production, en passant par d’autres contenus tels que la gestion, les capacités sociales ou le leadership.

El FRM a coordonné la réalisation de l’étude sur la jeunesse et l’agriculture familiale en étroite collaboration avec l’Université polytechnique de Valencia, à travers l’expérience personnelle des jeunes, en se basant sur un questionnaire en ligne élaboré en espagnol, en anglais, en portugais et en français, qui a servi à recueillir les expériences et les leçons apprises par les jeunes ruraux issus des 5 continents. Au total, 125 réponses provenant de 30 nationalités différentes ont pu être récoltées.

 

RÉSUMÉ DES PROPOSITIONS CONTENUES DANS L’ÉTUDE

L’étude aboutit à 14 propositions concrètes destinées à améliorer la situation de l’agriculture familiale et spécifiquement axées sur la jeunesse. Elles vont constituer la base d’élaboration de stratégies d’influence politique:

  1. Améliorer la viabilité économique
  2. Promouvoir d’une part, la participation des jeunes au sein des fédérations et des associations d’agriculteurs et d’agricultrices familiaux et d’autre part, les activités de formation et les processus d’influence politique
  3. Favoriser l’égalité des genres dans l’agriculture familiale
  4. Donner la priorité aux agriculteurs et agricultrices dans les politiques publiques
  5. Promouvoir l’accès au capital et aux services financiers adaptés aux jeunes et pensés pour eux
  6. Garantir le droit d’accès aux terres et leur utilisation
  7. Rendre la transmission des exploitations plus facile
  8. Promouvoir la constitution d’associations et la collaboration dans le cadre de l’économie sociale, par exemple, à travers des coopératives
  9. Faciliter l’accès à une éducation rurale de qualité
  10. Améliorer les services d’assistance technique et d’extension rurale.
  11. Promouvoir le rôle des jeunes de l’agriculture familiale au sein des stratégies de résilience et de lutte contre le changement climatique
  12. Améliorer les conditions de vie dans le milieu rural
  13. Agir sur la reconnaissance sociale de l’agriculture familiale
  14. Encourager des pratiques d’agriculture plus durables

 

LA PROMOTION DE LA JEUNESSE RURALE CONSTITUE UNE PRIORITÉ POUR L’AIAF+10

Au cours de l’AIAF-2014, les organisations de l’agriculture familiale ont donné la priorité à la thématique de la jeunesse, et ont accentué les efforts allant dans ce sens durant l’AIAF+10. Elles soulignent l’importance d’approuver différentes politiques publiques visant à promouvoir l’inclusion, l’intégration et la reconnaissance sur le plan social, légal et économique de la jeunesse dans le secteur agricole et dans le développement rural.

Cette étude a pour ambition de contribuer à la construction des stratégies en lien avec les jeunes (hommes et femmes) dans l’agriculture familiale, notamment dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour l’agriculture familiale (2019-2028), dont la résolution contient la reconnaissance explicite du rôle fondamental occupé par les femmes et les jeunes dans l’agriculture familiale.

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